Le Roc la Tour, situé dans la forêt domaniale de Château-Regnault à Monthermé, dans les Ardennes, est un site emblématique mêlant géologie, histoire et légendes. Ce chaos rocheux de quartzite, culminant à 408 mètres, est composé de trois piliers verticaux et d’une paroi de 10 à 15 mètres. Les formations rocheuses actuelles résultent de processus géologiques anciens, datant d’une époque où la mer recouvrait encore la région ardennaise. Le site est classé depuis 1935 pour son intérêt artistique, scientifique et historique.
Sur le plan archéologique, Roc la Tour a révélé des traces d’occupations humaines remontant à environ 15 000 ans. Des fouilles menées dans les années 1970 et 1980 ont mis au jour des outils en silex, des gravures sur schiste et des vestiges magdaléniens, témoignant de plusieurs phases d’occupation préhistorique. Ces découvertes incluent des représentations animales et symboliques uniques dans le département des Ardennes.
La légende du “Château du Diable” ajoute une dimension mythique au lieu. Selon le récit, un jeune seigneur désargenté aurait pactisé avec le Diable pour construire un château en une nuit. Cependant, le chant prématuré d’un coq aurait interrompu l’œuvre démoniaque, conduisant à la destruction du château. Les ruines visibles aujourd’hui seraient les vestiges de cette construction avortée.
Aujourd’hui, Roc la Tour est un site prisé pour la randonnée, l’escalade et les panoramas spectaculaires qu’il offre sur la vallée de la Semois. Il constitue également une étape du célèbre Ardennes Mega Trail (AMT), attirant amateurs de nature et passionnés d’histoire